Où? | ESPACE SÉQUENCE |
Quand? | 10 septembre au 10 novembre |
Artiste(s) | PHILIPPE BRAQUENIER |
Philippe Braquenier profitera de la résidence au centre Bang pour continuer son dernier projet intitulé Earth Not A Globe. Ce travail se concentre sur les Flat Earthers, une communauté conspirationniste extrême, adepte de la théorie de la Terre plate. À travers des paysages numériquement manipulés, des portraits mis en scène et des expériences réinterprétées issues de la mythologie des Flat Earthers, l’objectif est de questionner le rôle de la photographie dans une ère de post-vérité.
Les appropriations illicites et les fausses représentations des images ont contribué à la croissance des fake news (fausses nouvelles). La plupart des gens ont tendance à accepter les photographies comme des représentations véridiques. Même en connaissant les facilités de la manipulation numérique actuelle, ils croient toujours qu’une photographie représente la réalité. Une image fournit des preuves, implique une légitimité simplement par sa présence et aide à diffuser une information. Dans une ère de faits alternatifs, quel est le rôle de la photographie quand les preuves documentaires sont niées ou contestées?
En tant que photographe utilisant un style relativement objectif, Philippe Braquenier compte utiliser cette faille et insinuer implicitement avoir réalisé un travail documentaire à propos de la communauté Flat Earthers. En brouillant la frontière de la vérité, l’artiste souhaite démontrer que l’image devient un leurre et souligner que la vérité est devenue une notion suspecte, que la réalité n’est qu’une construction sociale et que les humains sont intrinsèquement biaisés.
Le travail de Philippe Braquenier est le résultat d’un processus de recherche et d’investigation rigoureux souvent centré sur des problématiques sociétales. Combinant photographie et texte, ses projets sont aux frontières du documentaire et du conceptuel. Le but de ses travaux est de remettre en question la place de l’individu dans la société, à partir des problématiques globales de l’ensemble de l’humanité.
Sans se contraindre au genre photographique, l’utilisation du portrait, du paysage et de natures mortes a un but précis; si la photographie reste son médium de prédilection, ce sont les sujets qui déterminent la forme et le style de leur représentation. Ainsi, la photographie devient presque secondaire et son questionnement s’opère en filigrane.