Où? | ESPACE SÉQUENCE |
Quand? | 17 novembre au 17 décembre |
Artiste(s) | MÉLANIE MYERS |
Mélanie Myers vit et travaille à Hull, Gatineau. Elle est titulaire d’une maîtrise en arts visuels du Nova-Scotia College of Art and Design (2013), et d’un baccalauréat en art et design de l’Université du Québec en Outaouais. En production, elle réaménage l’espace et décrit des situations dans les médiums de l’installation et du dessin. Sa démarche touche à divers champs d’intérêt : la sécurité, la réalité, l’erreur et la classe moyenne. Ses projets ont été supportés par le CALQ et diffusés dans plusieurs galeries principalement au Canada, notamment à la Galerie UQO (à venir), Forest City Gallery et Anna Leonowens Gallery. Elle est cofondatrice de Le Temporaire et travaille comme chargée de projet à AXENÉO7.
«Je dessine des choses que je voudrais voir exister encore plus longtemps. Je rassemble des images qui passent trop vite ou des situations inconclues, je les scelle sur papier pour qu’elles soient confinées à rester là (pour toute la durée du papier) et à se faire réévaluer en dehors de leur contexte de vie réelle. Ce sont des images d’ordre quotidien, banal, familier et accessible.
La pratique du dessin m’intéresse parce qu’elle me permet d’observer la réalité construite et d’y insérer des détournements mineurs, d’ajuster le tir, de faciliter certaines formes ou de dramatiser des situations. Les objets ou instances dessinées sont combinés au moyen d’un collage imprécis; laissant paraître le montage, les décisions d’assemblages réfléchies ou bien senties, et les incongruités qui en découlent. L’imagerie est issue de Google, du quartier, de mon téléphone, et de ce mélange résulte une cohabitation du privé qui m’appartient avec l’universel qui m’est accessible.
Prise d’un sentiment d’encombrement et de nervosité devant l’invasion des idées, des objets, et des discours qui me sont offerts, je me suis agréablement résignée à « faire avec ». C’est-à-dire composer avec ce qui traîne déjà autour de moi, ce que je connais trop bien, ce qui « adonne bien », est peu couteux, efficace, etc. Les choses qui existent, revisitées par le dessin, et qui se retrouvent dans une colocation incertaine génèrent un propos confortable à première vue, mais qui provoque un sentiment de méfiance face à ce qui nous semblait connu.
En résidence recherche-création au centre Bang je vais travailler sur un projet d’exposition qui s’appelle L’aménagement incitatif. Il s’agit d’un projet de dessins et d’objets dont l’imagerie soulève des préoccupations qui reviennent couramment dans mon travail soit : la sécurité, la municipalité, la réalité et le consensus. Ces thématiques sont représentées aux crayons de couleur sur des grandes feuilles, simplement, un peu à la manière d’un collage. La liberté que je prends en superposant des plans permet d’avoir un regard critique sur les différents aspects d’une vie commune en milieu urbain (Gatineau dans mon cas). C’est une observation des systèmes et incitatifs qui sont mis en place afin de bien gérer la cité. Les espaces assignés à la résidence, au paysage, ainsi qu’à la circulation et à la contemplation sont représentés d’une manière réaliste, mais peu probable afin de mettre en évidence quelques écarts à la règle.
La résidence me permettra de prendre du temps pour travailler avec des matériaux qui me sont étrangers comme le textile et les packing peanuts. Je compte réaliser une forme oblongue en tissus qui jouera le rôle du sol dans une intervention, et je produirai deux dessins grand format.»