Où? |
ESPACE SÉQUENCE |
Quand? |
05 octobre au 05 décembre |
Artiste(s) |
MAXENCE MATHIEU |
« Les sculptures, les installations et les objets créés par Maxence Mathieu évoquent des présences fugitives, creusent des passages, dénombrent des interstices, réels ou imaginaires. En compilant des influences issues de tendances artistiques très différentes, il s’essaye à décrier le théâtre de la conscience, « la sienne » précise-t-il. Pourtant, à première vue, il peut paraître extrêmement difficile de définir le statut exact de son œuvre. On pourrait donc commencer par dire que le travail du plasticien consiste à « mettre en scène ». Derrière cette confusion volontaire entre les genres, et cette multitude de langages artistiques qui se répondent, se devine une forme de mise en abyme. Si l’artiste affectionne les coulisses, les réserves, les archives également, il se plaît à observer ce qu’il y a derrière, ce qui se cache, cette faible lumière qui passe quelquefois à travers les rideaux, comme dans le célèbre tableau de Fragonard Le verrou. Son travail questionne les limites et interroge sa propre présence. L’œuvre se réfléchit au moment même où elle s’instaure, tout en faisant signe vers le spectateur. Il s’agit, à tous points de vue, d’une œuvre ouverte, abritant, en son sein, une série de perspectives qui, à la manière d’un décor progressivement dévoilé, viennent éclater successivement. Au travers cette œuvre, Mathieu tente de faire émerger un certain nombre de souvenirs. Mais pas n’importe lesquels, et pas n’importe comment. Ce sont des souvenirs, si l’on ose dire, « bruts ». Ils ne sont pas seulement ancestraux, appartenant à une mémoire collective; ils sont immémoriaux. Ils ne subsistent nulle part, ne traversent aucune histoire en particulier. Ils ne sont pas plus rares que récurrents. Ces souvenirs n’ont pas été vécus, au sens d’un évènement précis inscrit quelque part dans le passé. Ils habitent un temps indéfini. Ce sont pourtant ces souvenirs « sans mémoire » dont l’artiste demande le rappel, force l’existence, amène à la présence. »
– Simon Brunfaut
Biographie
Né en 1992 à Charleroi (Belgique) de parents belges, Maxence Mathieu entame en 2010 des études d’architecture d’intérieur à l’ESA Saint-Luc Bruxelles dont il sera diplômé trois ans plus tard. Sensible aux différentes pratiques artistiques contemporaines, il décide en 2013 de faire une maîtrise en arts visuels et de l’espace, dans l’Atelier de Sculpture (dirigé par l’artiste belge Johan Muyle) de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles. Fort de ces précieuses années de recherches, questionnements et remises en question, le jeune diplômé se tourne alors, en 2016, vers une dernière année d’étude d’agrégation afin de pouvoir enseigner. Cette même année, il réalise ses premiers concours et expositions à caractère professionnel; année d’autant plus « charnière » pour le jeune artiste qui se verra attribuer le « Prix du Hainaut des Arts Plastiques 2016 » du Centre Keramis de la Louvière (Belgique) avec sa nouvelle installation Fragments of mind.
Maxence Mathieu a participé à plusieurs expositions collectives à Bruxelles et en Belgique (le Parlement bruxellois, la Maison des Arts de Schaerbeek, le collectif En silence, le Centre Keramis, la galerie Intérieur Privé, etc.) et a enseigné, à partir de 2016, dans différentes écoles en tant qu’intervenant conférencier et remplaçant (École supérieure des arts Saint-Luc Bruxelles, Institut Saint-Luc Bruxelles secondaire, Institut de la Vierge Fidèle Bruxelles). En juin 2017, il assiste les étudiants de l’Atelier de Sculpture de la Cambre à la préparation de leurs jurys de fin d’année et participe à leurs évaluations en tant que membre évaluateur. Depuis juillet 2016, il intervient chaque année comme coordinateur-formateur pour la classe d’été « Cambre Charleroi » qui a pour but de préparer les jeunes étudiants aux examens d’entrée en école d’art. Il prépare actuellement de nouveaux concours, expositions, biennales, publications et s’apprête, pour la toute première fois, à effectuer une résidence artistique professionnelle au centre d’art actuel Bang (Chicoutimi) en étroite collaboration avec le BPS22 – Musée d’art de la province du Hainaut.