Quand? | 18 août au 16 novembre |
Artiste(s) | Barbara Salomé Felgenhauer |
C’est à titre de partenaire d’accueil du programme d’échange de résidences internationales entre le Conseil des arts et des lettres du Québec et le BPS22 (Belgique) que le centre Bang est heureux de vous présenter l’artiste Barbara Salomé Felgenhauer, en résidence de ressourcement, à Chicoutimi tout au cours de l’automne 2024.
DESCRIPTION DU PROJET
Dans le cadre de sa résidence, Barbara Salomé Felgenhauer poursuit ses réflexions sur son projet de Laboratoire des nouvelles mythologies. Ce projet est un travail de recherche et d’expérimentation transdisciplinaire sur nos mythes fondateurs, il questionne nos récits ainsi que la langue avec laquelle ils sont racontés et leurs influences dans notre manière de faire société.
Concrètement, l’artiste travaille sur une série de photographies Et si Bernadette avait rêvé l’obscur entamée en Belgique qu’elle perpétue sur le territoire québécois à la recherche des répliques de la grotte de Notre-Dame de Lourdes. Elle expérimente et cherche de nouvelles formes plastiques pour le Manifeste du Laboratoire des nouvelles mythologies.
En lien avec le territoire, elle a débuté une recherche ayant comme point de départ l’étymologie du nom de la rivière de Chicoutimi. Elle a été interpellée par une des traductions française possible : “Jusque là où l’eau est profonde”. Ces mots inspirent un lieu directement lié avec son milieu et ses eaux où la profondeur de l’eau étant une sorte d’indicateur, un endroit obscur dont on ignore ce qui s’y trouve. Pour l’artiste, ces endroits obscurs sont des terrains fertiles pour la création qui font directement écho au pouvoir-du-dedans dont parle Starhawk dans son livre J’ai rêvé l’obscur qui l’accompagne depuis 2020.
Pour l’instant, Barbara Salomé Felgenhauer documente la rivière au moyen de photographies et fouille dans les archives historiques de la région. Elle se penche à la fois sur la symbolique de l’eau comme source de vie originelle, vectrice de mémoire planétaire et figure spirituelle. Et plus spécifiquement, à la rivière Chicoutimi en tant que corps aujourd’hui totalement domestiqué par l’industrie hydroélectrique et contrôlée artificiellement depuis plus d’un siècle.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Barbara Salomé Felgenhauer est une artiste pluridisciplinaire pratiquant la photographie, le film, l’installation et la performance. Au sein de son laboratoire écoféministe, elle développe une pratique artistique et politique polymorphe convaincue que pour habiter le monde autrement, il faut le raconter autrement. Dans son processus de travail, la recherche croisée en histoire, sociologie et philosophie sous le prisme du genre, lui permet d’ancrer ses récits dans de nouveaux rapports au monde empreint de spiritualité. Elle y explore les liens entre le corps et la terre s’inspirant librement des pensées et pratiques écoféministes et de ses dimensions néopaïennes, sous la forme de performance, de rencontre ou de dispositif collectif.
J’envisage ma pratique artistique comme une recherche perpétuelle. Née d’un sentiment d’impuissance face à la destruction de la terre et au principe de domination sur lequel est fondée notre société, elle est le vecteur d’un désir de penser au-delà de la division nature et culture. En questionnant mon rapport à la terre, j’ai constaté que j’étais à la fois déconnectée d’elle et de mon propre corps. En cherchant à comprendre pourquoi, j’ai entamé une recherche à travers les rapports de genre, les féminismes et l’écologie. Je m’intéresse à l’origine des rapports de pouvoir où j’ai trouvé dans le mouvement écoféministe une analogie pertinente entre la destruction et l’exploitation de la nature et les rapports de domination genrés. Cela me permet de réfléchir à la fois aux différents principes d’oppressions de nos sociétés et aux problématiques écologiques actuelles. – Barbara Salomé Felgenhauer
BIOGRAPHIE
Barbara Salomé Felgenhauer a étudié la photographie à l’ESA Saint-Luc à Liège (2013) et à l’ENSAV La Cambre à Bruxelles où elle a obtenu son master avec la mention grande distinction et le Prix de la Fondation Boghossian en 2022. Son travail a été exposé en Belgique (BPS22, Musée Juif de Belgique, ISELP, Hangar Art Center, La Boverie, Galerie Satellite – BIP Liège, Pianofabriek, Fondation 312, Espace Vanderborght, Halles Saint-Géry, LAB-AN/Hôtel van Eetvelde, Ateliers Mommen), en France (FRAC Franche-Comté, Voies Off des Rencontres Arles, Promenade photographique de Vendôme) et en Italie (L’Asilo Napoli). Ses photographies font partie de la collection publique du BPS22, urban.brussels et de l’Arthotèque de la Province de Liège.
Depuis 2016, elle est également photographe pour l’Inventaire du patrimoine mobilier de la Région de Bruxelles-Capitale. Dans le cadre de l’année Art nouveau 2023, elle crée le projet Héritières en collaboration avec urban.brussels en tant que directrice artistique et photographe pour une vision plus contemporaine et féministe du patrimoine. De septembre 2023 à juin 2024, elle a travaillé comme chargée de projet socio artistique au Centre Culturel de Liège – Les Chiroux et chargée de médiation et participation des publics de la Biennale de l’Image Possible à Liège. Depuis 2020, elle a donné différents workshops notamment à l’école spécialisée Escalpade à Wavre, au Centre Culturel de Huy, à l’ESP Maritime de Molenbeek et au React By Design de l’Université d’Anvers. Actuellement, elle poursuit l’étude d’un master de spécialisation en étude de genre à l’UCL.
Pour en savoir plus sur le travail de l’artiste, consultez son site web : barbarasalomefelgenhauer.be