Où? | ESPACE VIRTUEL - Salle 1 |
Quand? | 25 août au 29 octobre |
Vernissage / Lancement | Vernissage jeudi 25 août à 17h |
Artiste(s) | MARIANE TREMBLAY |
Détentrice d’une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Chicoutimi, Mariane Tremblay a présenté son travail artistique dans la région du Saguenay–Lac-St-Jean (Bang, Le Lobe, L’Œuvre de l’Autre, Centre national d’exposition, C.I.E.L., Séquence), à Deschambault (Biennale internationale du lin de Portneuf), à Québec (Folie-Culture), à Montréal (Diagonale) et en Colombie. Certaines de ses œuvres figurent dans plusieurs collections privées et publiques. Parallèlement à sa pratique en atelier, elle s’intéresse aux mots en collaborant graphiquement au recueil de poésie Par où n’est le plaisir se déchire la chair d’Anick Martel (LaClignotante, 2016) et à stylo d’Argent (Éditions Lapin Lièvre de Magali Baribeau-Marchand, 2014). En écrivant pour le catalogue no 40 des Résidences croisées de l’Agence culturelle/Frac Alsace et de Langage Plus (2015), la revue Zone Occupée (2013 et 2015) et la publication RiAP 2014 des Éditions Intervention, Mariane fait évoluer sa réflexion artistique en superposant la pratique d’autres artistes à sa propre vision de l’art actuel.
Privilégiée d’être témoin de phénomènes de petite et grande ampleurs, Mariane Tremblay propose un corpus d’œuvres récentes sculpturales, photographiques, dessinées et vidéo. Provenant de divers contextes quotidiens, virtuels ou rêvés, les configurations symboliques et formelles mises en place dans l’exposition alimentent une réflexion autour d’un monde réenchanté.
En réponse à une morosité ambiante ou encore au simple fait de se sentir si impuissant dans l’univers, cette exposition s’inscrit dans une volonté d’émerveiller l’autre. Vouloir réenchanter le monde appelle la présence d’un sentiment antinomique de désenchantement, concept apparu au XXe siècle et développé par le sociologue allemand Max Weber. Parallèlement au déclin de la religion et de son caractère magique comme conséquence de la modernité, un phénomène naturel ou humain s’ancrait dans la rationalité par une nouvelle explication scientifique remplaçant celle qui était d’ordre surnaturel, mystique ou divin.
Puisque c’est dans l’attente que les subtilités du monde apparaissent, l’artiste cherche à établir des occasions de ne pas simplement voir, mais d’observer, afin que se révèle le merveilleux à travers l’émerveillement. L’exposition Témoin oculaire invite à prendre part à ces instants de contemplation qui peuvent faire la différence.
À travers coïncidences et collisions d’événements, Mariane Tremblay explore différents aspects symboliques et formels de trouvailles, des objets signifiants ou des situations qui lui tombent sous la main et qui s’inscrivent souvent dans un acte de patience et d’attente. Cet intérêt pour la temporalité pose parallèlement une réflexion sur la désuétude d’objets, de techniques et de rites d’une autre époque, qui servent de matière première à sa volonté de garder en vie ce qui est destiné à devenir souvenir et de posséder ce qui file entre les doigts.
Une défectuosité oculaire a mené l’artiste à interroger le potentiel de diffraction de la réalité. Elle tire profit de cette contrainte visuelle qui l’oblige à porter une attention accrue aux choses, en mettant au jour des manifestations du temps et des phénomènes subtils, qui à première vue échappent à la perception. Le sens des œuvres de Mariane Tremblay se construit dans l’implicite comme autant de façons d’alimenter une capacité à contempler et à s’émerveiller.
D’un processus oscillant entre certains concepts et leurs contraires (merveilleux/ordinaire, liberté/contrainte, réel/illusion, éphémère/pérennité, présence/absence, vie/mort, matérialité/virtualité, matérialisation/dématérialisation), aboutissent des œuvres protéiformes, dont le choix des médiums et des matériaux servira au mieux leur teneur conceptuelle.