Où? | ESPACE VIRTUEL - Salle 1 et 2 |
Quand? | 11 décembre 2014 au 31 janvier 2015 |
Vernissage / Lancement | Jeudi 11 décembre à 17h |
Artiste(s) | Guido Van Der Verve - Frédéric Lavoie - Alison McCreesh - Thomas Kneubühler |
L’idée du nord c’est aussi l’idée d’y vivre, de s’y adapter. On y évolue selon un cycle saisonnier vernaculaire qui remodèle sans cesse notre paysage et notre relation avec l’environnement.
Septentrional – art et nordicité regroupe quatre artistes qui exploitent les particularités du nord. Pour Frédéric Lavoie, le nord se présente à nous avec sa machinerie unique. La photographie, tirée de la banque d’archives du Musée McCord, nous replonge dans le Montréal hivernal de la fin du XIXe. L’artiste nous propose une interprétation sonore de cette scène typique du quotidien d’autrefois. Plongés dans le noir, nous vivons les instants de l’avant et de l’après-photographie. L’apparition de l’image rejoint la trame sonore dans un bref moment de synchronisme visuel et auditif. L’espace noir et méditatif devient soudainement blanc himéal comme si un photographe de 1887 venait de prendre un cliché dans la nuit. C’est aussi cette idée de contraste qui meuble la série Électric Mountains de l’artiste Thomas Kneubühler. La vidéo et les photographies de centres alpins nous dévoilent des paysages modifiés émergents de l’obscurité. Ces montagnes scintillent telles des constellations terrestres à la limite de la photo documentaire et de la scène de genre. Véritable tour de force environnemental et énergétique, les pentes de ski illuminées sont-elles les nouvelles aurores boréales temporaires qui n’ont de finalité que notre divertissement?
La zone climatique septentrionale regorge de moyens de transport, d’architecture et de styles vestimentaires singuliers. Originaire de Chicoutimi, Alison McCreesh vit et travaille maintenant à Yellowknife aux Territoires du Nord-Ouest. Elle nous offre une vitrine exceptionnelle sur le quotidien du vrai Nord canadien. Skidoo, roulottes, bidon d’essence, et chiens de traineau sont habillement figés dans une texture feutrée. Le traitement photographique de l’image se mélange ici dans un savoir-faire artisanal minutieux. Le récent intérêt pour le Nord canadien a fait exploser l’économie des agglomérations urbaines nordiques. Les dessins, et les tapisseries de McCreesh évoquent un changement certain dans l’idée d’habiter le nord. Autrefois terre de découvreurs temporaire, maintenant empire embourgeoisé, le nord s’opère maintenant en objet d’incertitude propulser par la convoitise.
L’idée du nord c’est aussi l’idée de confronter le nord. Dans Nummer acht-Everything is going to be allright, Guido Van Der Werve devance un brise-glace finlandais qui déchire littéralement la glace sous son poids. Sous une musique composée par l’artiste, l’improbable duo homme/machine se déplace dans un espace désertique fragile. Nous sommes fascinés par le risque et l’audace de la manoeuvre. Ombre menaçante ou couple poétique, ici, la machine anéantit la trace de l’artiste sur la banquise.
GUIDO VAN DER WERVE
Finlande/Allemange
Les présentations récentes de son travail incluent des expositions solo au Museum of Modern Art de New York, sur la High Line de New York, à la Fondation Giuliani de Rome et au Musée Hallen Haarlem aux Pays-Bas. Le plus récent film de van der Werve, nummer veertien, home, a remporté le prix Golden Calf du meilleur court-métrage à Amsterdam. Le Requiem home, que van der Werve a composé pour le film, a été interprété maintes fois à l’international, dont à New York, Moscou et Rome. Chaque année, van der Werve prend part au Festival de Performance avec sa performance annuelle Running to Rachmaninoff Run, présentée pour la cinquième fois en 2014.
Guido van der Werve est né à Papendrecht aux Pays-Bas en 1977 et travaille et réside présentement en Finlande, à Amsterdam et à Berlin. Van der Werve a poursuivi des études en design industriel, en archéologie, en composition musicale et en langue et littérature russes dans plusieurs universités néerlandaises avant de créer ses premières performances documentées en vidéo au début des années 2000. Depuis, il a créé plusieurs types d’oeuvres, incluant des films, des vidéos et des livres d’artiste classés selon un ordre chronologique de deux à quinze.
roofvogel.org
FRÉDÉRIC LAVOIE
Canada, Montréal
Frédéric Lavoie réalise des installations vidéo, des documents sonores et des objets. Ses œuvres cherchent à générer une narration à partir d’éléments a priori banals. Ces dernières années, il prend pour matériaux des éléments documentaires et les assemble afin de produire des récits, des portraits de groupe ou des analyses thématiques. Ses recherches gravitent essentiellement autour des enjeux liés à l’écoute et à l’observation. Ses oeuvres, qu’elles relèvent de l’installation vidéo, de la photographie, du dessin ou de l’objet, classent, trient et remuent le matériau de manière à confronter ce réel qui nous paraît si naturel.
Frédéric Lavoie vit et travaille à Montréal. Il détient une maîtrise en Arts Visuels et Médiatiques de l’Université du Québec à Montréal ainsi qu’un baccalauréat en anthropologie de l’Université de Montréal. Son travail a été régulièrement présenté en galerie et lors de plusieurs manifestations vidéo internationales depuis les dix dernières années. Le musée Régional de Rimouski lui a récemment consacré une exposition bilan sous le titre Réécritures.
ALISON McCREESH
Canada, Yellowknife
Dans sa production actuelle, McCreesh tente de dresser des portraits du Nord humain souvent oublié et parfois méconnu. Plus spécifiquement, elle s’intéresse au quotidien ; aux éléments du mode vie traditionnel qui ont survécu, ou qui renaissent tranquillement, pour former une identité contemporaine dans le Nord canadien. Son travail s’attarde aux métissages culturels, ainsi qu’aux rencontres parfois subtiles, parfois frappantes, entre le traditionnel et le contemporain. Dans la production d’Alison McCreesh, ce sont entre autres les éléments géographiques et les infrastructures qui jouent des rôles de témoins identitaires. Les structures et les objets récurrents, rendus quasi invisibles par leur omniprésence, sont ciblés et valorisés et, avec une approche parfois quasi documentaire, les petits moments du quotidien sont cernés et mis de l’avant.
Depuis 2009, Alison McCreesh vit et voyage dans le Grand Nord canadien. Basée à Yellowknife aux Territoires du Nord-Ouest, Alison travaille comme bédéiste, illustratrice et artiste textile. Sa production artistique s’inspire du carnet de voyage pour dresser un portrait parfois teinté d’humour du Nord actuel. Au cours des dernières années, les œuvres textiles de l’artiste ont été présentées sous forme d’exposition solo à Whitehorse (Yukon Arts Centre, 2012), à Montréal (Espace BOHU, 2013) et à Yellowknife (Prince of Wales Northern Heritage Centre, 2014).
alisonmccreesh.com/fr
THOMAS KNEUBÜHLER
Suisse/Canada, Montréal
« La série Electric Mountains de Kneubühler retenait l’attention en saisissant les mystérieux éclairages nocturnes des stations de ski du Québec à travers des photos ironiquement poétiques bien que sérieusement documentaires. Comme sorties de Rencontres du Troisième Type, ses photos montrent un étrange univers de loisirs abandonné où les pistes illuminées feraient office de codes signés destinés aux étoiles. Les nocturnes de Kneubühler, d’une blanche et froide lumière artificielle, mettent en scène un paysage unique qui semble attendre que la noirceur s’impose – tant un land art pour le sportif qu’une méta-image de l’emprise de la lumière sur la photographie. »
⎯ Richard Rhodes, Canadian Art Magazine
Né à Solothurn en Suisse, Thomas Kneubühler réside au Canada depuis 2000. En 2003, il a complété une maîtrise en arts studio de l’Université Concordia à Montréal. Son travail traite souvent de problématiques sociales et de la façon dont la technologie affecte la vie des gens. Ses œuvres ont été présentées dans plusieurs expositions autant en Europe qu’en Amérique du Nord, plus récemment à la Triennale québécoise du Musée d’art contemporain de Montréal en 2011, au Centre culturel canadien de Paris en 2012 et au Centre Pasquart de Bienne en 2014. Il a obtenu en 2011 le prix Pratt & Whitney Canada du Conseil des arts de Montréal et en 2012 le Swiss Art Award de l’Office fédéral de la culture de Suisse.