Où? | Espace Séquence, 132 rue Racine Est, Chicoutimi |
Quand? | 19 juin au 13 septembre |
Vernissage / Lancement | Jeudi 19 juin 2025, à partir de 17h - Débutant au Centre des arts et de la culture de Saguenay |
Artiste(s) | Mathieu Valade |
Le centre Bang est fier de présenter l’exposition Sensationnel ! de l’artiste Mathieu Valade. Rappelons que l’artiste a été sélectionnée par le comité artistique à participer à notre nouveau modèle de soutien aux artistes. Le centre Bang et l’artiste ainsi ont entamé une collaboration à l’hiver 2022 comprenant la réalisation d’une planification stratégique et d’un plan d’action dans le but d’organiser le développement de sa carrière artistique. Deux résidences de production et de deux diffusions ont ainsi été réalisés. Le centre Bang et l’artiste travaille également à la circulation de cette exposition dans la prochaine année.
L’exposition Sensationnel ! est une rétrospective qui célèbre la trajectoire artistique de l’artiste et est commissariée par Ariane Plante. Réunissant une quinzaine d’œuvres dont plusieurs sont issues de la production récente de l’artiste, l’exposition se déploie dans trois lieux du centre-ville de Chicoutimi. Au centre d’art actuel Bang, à l’Espace Séquence et à l’Espace Michael Snow, l’exposition principale invite à sonder la profondeur de la psyché humaine en deux volets : L’infini et L’inconscient. Au Centre des arts et de la culture, Derrière les arbres offre une perspective inusitée sur les paysages que l’on contemple. La Place du Citoyen accueille quant à elle Mythe et évidence, une œuvre mettant en scène une créature mythique qui ne se révèle qu’à travers l’imagination de celui ou celle qui la regarde.
DESCRIPTION DU PROJET
S’inscrivant dans une rétrospective qui célèbre la trajectoire artistique de Mathieu Valade des quinze dernières années, Sensationnel ! réunit une douzaine d’œuvres dont plusieurs sont issues de la production récente de l’artiste.
C’est le caractère léger, ingénieux, voire spectaculaire de l’art de Valade que l’on perçoit au premier abord. Mais derrière leur nature amusante, les œuvres choisies prennent un sens insoupçonné et sondent la profondeur de la psyché humaine. Au-delà des artifices, des idées ludiques, de la maîtrise technique et des procédés astucieux, elles révèlent des constructions imaginaires, affectives et culturelles, des aspects sombres et grinçants de notre esprit. Tout y est jeu de sens et de perception, bercement entre le réel, l’illusoire et la face cachée des choses.
L’infini, le premier corpus (Espace Séquence – salle 1 et 2), est composé d’une série de pièces représentant des abîmes. Des écrans de téléviseurs, l’intelligence artificielle et des images vidéo servent à créer des simulacres de vortex, de vide intersidéral, de trombes d’eau, de catastrophes, d’infini. Des confins du cosmos jusqu’au futur post-humain, en passant par le perpétuel tourbillon de la chute d’eau, les œuvres évoquent l’origine et la fin de toute chose. Elles démasquent dans leurs sillons les peurs fondamentales, peut-être universelles, qui agitent nos existences : peur du vide, du chaos, peur de la mort et surtout, de notre propre finitude.
Dans le second ensemble (salle Michael Snow) intitulé L’inconscient, l’artiste nous plonge dans la profondeur des affects et des ressentis. Il interroge certaines des constructions sociales, culturelles et collectives qui échappent parfois à notre conscience. Jeux d’optique puis clins d’œil à l’histoire de l’art et à la culture pop actuelle sont utilisés pour nous faire découvrir la double face d’une même réalité.
Si Valade adopte des motifs et des figures qui reviennent comme des réminiscences dans sa production – vortex, reflets, mots, double, logos corporatifs, ornements baroques, paysages, objets naturels –, plusieurs de ses pièces revisitent et détournent aussi des éléments issus de la culture populaire et de divers courants de l’histoire de l’art. On observe également une récurrence dans l’utilisation de certains matériaux – miroir, miroir sans tain et écran télé – et dans l’emploi des procédés qui lui servent à créer des effets optiques comme la kaléidoscopie et la paréidolie.
Dans un continuel aller-retour entre le jeu et la gravité, entre les effets trompeurs et ce que l’on ressent, Sensationnel ! montre comment Mathieu Valade sait créer autant l’émerveillement que des expériences esthétiques surprenantes à partir de modalités qui ont souvent tout pour être angoissantes : le néant, la destruction de l’environnement, l’introspection ou encore notre relation trouble aux écrans, à nous-même et aux autres, se dévoilent comme autant de potentialités lui permettant de déjouer notre conception du monde. Une invitation à regarder au-delà des apparences et de notre propre conscience, là où se forgent nos illusions et le rapport que l’on entretient avec ce qui nous entoure.
– Ariane Plante, commissaire

Post-post-modernisme (2025) Mathieu Valade
DÉMARCHE DE L’ARTISTE
Les travaux de l’artiste sont marqués par une présence plastique dominée par la géométrie. Sculptures, installations vidéo ou dessins s’incarnent dans des dispositifs qui vacillent entre l’illusion et la tentation de voir ce qu’elle cache. En ce sens, ses propositions artistiques sont des artifices qui mettent à nus leurs propres fonctionnements.
Plusieurs de ses œuvres s’adressent à des genres, des modes de production ou même des œuvres issues de l’histoire de l’art. Une sorte de dialogue s’est instauré entre la pratique de l’artiste, le minimalisme, l’art conceptuel et la modernité. Il propose ainsi des bricolages conceptuels, des œuvres faites avec des objets qui préexistaient et auxquels il croise souvent des éléments issus de la culture populaire.
Avec le temps, une réflexion à propos de l’écran s’est aussi immiscée dans sa pratique. L’écran est partout : de nos poches, aux lieux publics, en passant par nos salons, et les restaurants, il nous renseigne, nous divertit, nous désinforme, nous hameçonne. À l’ère de la post-vérité et de l’hyperconnectivité, l’artiste utilise ces « machines à faire voir », en les intégrant à ses sculptures et installations en tant que « surfaces actives » pouvant amplifier et approfondir l’expérience de la plasticité avec luminosité et mouvement.
Ses œuvres sont des invitations à la lenteur, à l’observation et à se laisser porter par la fascination sensorielle, plastique et esthétique.à
“ Dans ma pratique, je m’amuse à combiner des objets qui existent déjà, comme des télévisions et un cercle chromatique par exemple, mais qui ne sont pas naturellement faites pour aller ensemble. Une fois assemblés, les objets forment une sorte de bricolage conceptuel qui offre une nouvelle façon de regarder les choses et de voir la réalité.” – Mathieu Valade
BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
Originaire de Salaberry-de-Valleyfield, Mathieu Valade a présenté son travail au MAC VAL (Paris), au Musée national des beaux-arts du Québec et dans plusieurs centres, galeries et événements d’envergures au Canada, au Brésil, aux États-Unis, en France, en Espagne, en Grèce et en Suède. Il a réalisé des œuvres d’art public dans différentes villes du Québec. Ses créations figurent dans plusieurs collections importantes dont celles du MNBAQ et du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. Il réside à Chicoutimi où il enseigne la sculpture et le dessin à titre de professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
Pour en savoir plus sur le travail de l’artiste Mathieu Valade : mathieuvalade.com
BIOGRAPHIE DE LA COMMISSAIRE
Ariane Plante est autrice, artiste et commissaire. Elle œuvre dans le milieu artistique du Québec depuis 2005 et a développé et dirigé d’importants projets d’expositions, notamment pour le festival Mois Multi, le Grand Théâtre de Québec et la Place des arts. Elle a commissarié des expositions à la Maison des arts de Laval, au Centre en art actuel Jacques-et-Michel-Augé et dans divers autres contextes. Boursière du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal et de Première Ovation, elle a aussi participé à de nombreux jurys. Son travail a été présenté dans des festivals et lieux d’exposition au Québec, au Canada, en France et sur des plateformes en ligne, ainsi que dans des publications numériques. Ses réflexions portent principalement sur les conditions de notre coexistence avec le monde vivant, le territoire et l’environnement. Elle s’intéresse aux processus, à l’interdisciplinarité ainsi qu’aux médias et aux technologies dans l’art. Sa pratique s’incarne dans des formes sensibles alliant des médiums comme le son, l’image, l’écriture et les dispositifs technologiques avec lesquelles elle cherche à témoigner d’expériences perceptuelles, sensorielles et physiques d’écoute et de présence.
Pour en savoir plus sur le travail de la commissaire Ariane Plante : arianeplante.com
Exposition produite grâce au soutien du centre d’art actuel Bang, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du ministère de la Culture et des Communications du Québec, du Grand Théâtre de Québec, d’Ubisoft Saguenay, d’EXMURO, des Enseignes EMS, de l’Université du Québec à Chicoutimi et de la ville de Saguenay.
La diffusion de l’oeuvre Mythe et évidence est issue d’un projet de collaboration entre EXMURO et le centre Bang. Cette œuvre a initialement été produite et présentée dans le cadre de MANIF D’ART 8 – La biennale de Québec (2017). Depuis, EXMURO l’a présentée en circulation à Ottawa, Gatineau, Trois-Rivières, Toronto, Laval, Boston et Saguenay.