Où? | ESPACE SÉQUENCE |
Quand? | 01 décembre 2016 au 28 janvier 2017 |
Vernissage / Lancement | Vernissage le 1er décembre 2016 |
Artiste(s) | MARTIN BEAUREGARD |
Martin Beauregard est artiste professionnel et professeur-chercheur-créateur à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Il est diplômé de l’Université du Québec à Montréal (PhD en Études et pratiques des arts) et de l’Université Paris 1 Panthéon–Sorbonne (PhD en arts plastiques et musicologie), ainsi que de l’École des Beaux-arts de Bordeaux (Master en arts et médias). Son travail artistique a été présenté dans de nombreuses institutions, notamment au Musée des beaux-arts de Montréal (Montréal, Canada), à Location One (New York, Etats-Unis), au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux (Bordeaux, France) et à l’Asahi Art Square (Tokyo, Japon).
Sa démarche s’articule autour de la visualisation et de la matérialisation du son dans l’art. Elle porte une réflexion sur les rapports entre les sens (la vue, l’ouïe, le touché), la mémoire et la narrativité. Sa pratique intègre les procédés de création 3D : modélisation, animation, simulation et usinage. Elle puise principalement dans les registres symboliques de la mémoire et du récit sollicitant dans sa relation au temps et l’espace des instants de rupture, de réminiscence ou d’oubli, offrant une vision du monde à la fois transcendante et lacunaire et à bien des égards vertigineuse.
Le centre Bang présente l’exposition DARK RESONANCE de Martin Beauregard. Y figurent des œuvres récentes de l’artiste sous le regard croisé de l’exploration sonore, de la création 3D et de l’installation. Le dispositif d’exposition convie le spectateur dans un monde étrange où se mélange jusqu’à se confondre l’un dans l’autre l’environnement physique et l’intériorité psychologique des protagonistes. L’oeuvre OPEN SOUND BODIES (2016) explore l’idée de correspondance des sens au travers de l’analogie sonore et musicale. Des marques profondes laissées sur la surface d’objets en formes de guitares suggèrent le passage répétitif d’une gestuelle brutale qui vient creuser littéralement chaque instrument. Les traces rendent significative la présence-absence d’un mouvement, d’un bruissement, comme pour ouvrir des aires de passages entre le monde des morts et le monde des vivants. L’œuvre LE TOMBEAU (2016) renvoie à l’imaginaire du corps comme lieux de mémoire et de médiation. L’animation 3D montre des personnages reproduisant de manière mimétique, sans instrument, les gestes de guitaristes. Corps-épitaphe, corps-rituel, corps-tombeau, ses avatars virtuels semblent capter des réverbérations d’outre-tombe, offrant un concert musical dense, onirique et asynchrone. D’une autre manière, l’œuvre DOG TO STORM (2016) multiplie les jeux de dédoublement et de discontinuité temporelle entre un chien policier shepherd allemand et un ciel orageux apocalyptique. L’oeuvre intègre la technique du morphing sonore qui transforme les aboiements du chien en bruits assourdissants d’orage et vice-versa pour forger un duel improbable. Doppelgänger en forme de paysage ou environnement anthropomorphique, de ce maillage visuel et sonore s’ouvre un point de vue paradoxal qui se joue de la dualité de l’être humain et de la frontière interne et externe des corps. L’animal est ici révélateur de sentiments troubles qui évoquent les profondeurs de la conscience humaine et les méandres d’un labyrinthe mental sans fin à la Borges.