Où? | ESPACE SÉQUENCE et MICHAEL SNOW |
Quand? | 14 juin au 22 septembre |
Vernissage / Lancement | Jeudi 14 juin à 17h |
Artiste(s) | ITWÉ (Caroline Monnet, Sébastien Aubin et Kevin Lee Burton) Nico Williams (en collaboration avec Kent Monkman) Ken Warren Gunn Commissaire : François-Mathieu Hotte |
Le milieu culturel – via les artistes, les organismes, les institutions et les conseils des arts – valorise de plus en plus la rencontre et l’échange avec les artistes autochtones et les publics. L’expression de cette volonté se manifeste de multiples façons, selon les rôles de chacun dans l’écosystème de l’art. Pour le centre d’art actuel Bang, en tant que centre d’artistes autogéré, cette volonté se concrétise de la manière la plus directe possible : donner la place aux artistes. Au-delà des projets ponctuels et thématiques, notre équipe désire plutôt inviter davantage d’artistes autochtones dans sa programmation régulière.
C’est dans ce contexte que François-Mathieu Hotte a proposé le commissariat de l’exposition collective La reine me doit au moins 10 trillions de dollars, pour commencer! impliquant les artistes Nico Williams, Ken Warren Gunn et le collectif ITWÉ formé de Caroline Monnet, Sébastien Aubin et Kevin Lee Burton.
François-Mathieu Hotte est devenu, avec les années, un collaborateur précieux au sein de La Boîte Rouge VIF, organisme culturel autochtone, qui s’inspire des savoirs autochtones pour élaborer ses méthodologies collaboratives, innovantes et créatives. Impliqué depuis plus de dix ans au coeur de l’organisation, il occupe le poste de Directeur des programmes de diffusion. Ses compétences d’artiste multidisciplinaire, de cinéaste en création de contenu vidéo et en médiation culturelle l’ont conduit à travailler avec plusieurs communautés autochtones, du Nord du Québec jusqu’au Brésil. C’est donc à titre de chargé de projet et d’artiste engagé politiquement à La Boîte Rouge VIF qu’il travaille à valoriser les cultures autochtones et contribue à leur transmission, leur diffusion et à leur affirmation identitaire.
« Existence as protest. L’existence comme forme de protestation. Cette formule employée par l’artiste Païute Gregg Deal (États-Unis) résume selon moi ce qui est au coeur de la réalité contemporaine de l’identité des Premiers Peuples : une histoire de bataille pour la reconnaissance même de son existence, face à une société dominante qui monopolise l’expression contemporaine des idées et des esthétiques.
[…] j’ai proposé au centre Bang de présenter des artistes qui me font vibrer, qui utilisent l’œuvre d’art comme forme de résistance, comme un espace poétique et d’expression individuelle, sans nier la très grande nécessité d’expression d’une identité collective, d’un héritage symbolique matériel et immatériel. Des œuvres d’art qui prolongent la pensée hors du champ de la communication pour faire place aux rêves, à la folie et à la structure intrinsèque des identités profondes, dans un aller-retour de correspondance et de différenciation qui est nécessaire à l’expression.
Pour ce qui est du milieu de l’art contemporain, nous devons reconnaître l’énorme contribution des artistes, des historiens, des commissaires et autres acteurs importants des Premiers Peuples. Des personnes fondamentales à cette expression culturelle ont su affirmer la présence autochtone dans l’espace artistique québécois, telles qu’Alanis Obomsawin, les frères Guy et Yves Sioui Durand, Joséphine Bacon, André Dudemaine, Diane et Sonia Robertson et bien d’autres. J’aimerais également souligner le travail des institutions et des centres d’artistes qui ont mis de l’avant plusieurs artistes autochtones bien avant les certitudes de conscience et de sympathie qui nous animent depuis la dernière décennie. »
– François-Mathieu Hotte, commissaire
François-Mathieu Hotte remercie les artistes Nico Williams, Ken Warren Gunn, et le collectif ITWÉ formé de Caroline Monnet, Sébastien Aubin et Kevin Lee Burton, de travailler en collaboration avec le centre Bang et lui-même pour générer par l’art une rencontre nécessaire et désirée.
Biographie du commissaire
François-Mathieu Hotte est né en 1972 à Saint-Jérôme. Cinéaste et artiste multidisciplinaire, il a fait ses études en arts plastiques au Cégep de Matane puis en cinéma à l’Université du Québec à Chicoutimi où il a terminé une maîtrise en arts. Son travail se situe entre les appellations normatives du cinéma et de l’art contemporain. Documentaire expérimental, installation narrative, cinéma-objet, ses œuvres questionnent l’image et l’histoire des images avec un esprit ludique et violent.
Depuis 2007, il travaille comme chargé de projet en audiovisuel à La Boîte Rouge VIF, un organisme culturel autochtone à but non lucratif dont la mission est de valoriser les cultures autochtones en contribuant à leur transmission, leur diffusion et à leur affirmation identitaire. Il enseigne la création vidéo, notamment avec la Nation Guarani au Brésil de 2008 à 2015, et il est aussi à la création de contenu vidéo, et en médiation culturelle sur des expositions importantes au Musée de la civilisation de Québec, au Centre des Sciences de Montréal et pour des communautés autochtones au Québec.
ITWÉ
Pour l’exposition collective La reine me doit au moins 10 trillions de dollars, pour commencer!, ITWÉ propose Syllabary, une série de nouvelles œuvres photographiques et sonores qui s’entremêlent pour créer une symphonie linguistique. L’évolution des langues a depuis toujours façonné et affiné les relations interpersonnelles au cœur de nos sociétés. Le sujet androgyne des photos est physiquement affecté par de grandes syllabes qui font des commentaires à propos du genre et ce, dans toutes les langues. De grandes sculptures syllabiques sont l’expression de la perte du langage et de la douleur ressentie par ceux dont les langues traditionnelles sont en danger. La composante audio est une symphonie de syllabes prononcées par les membres du collectif ITWE et inspirées par la façon qu’ont les loups de communiquer au travers de grandes distances. C’est sous cette forme d’exploration sonore que le collectif célèbre ses propres différences de langue, de nation et d’éducation. Dans un monde où les cultures sont de plus en plus mélangées, il est important de trouver des moyens de communiquer avec les autres.
Le collectif artistique autochtone ITWÉ (en cri, ITWÉ se traduit par « exprime-toi ») est composé de Sébastien Aubin (Cri-Métis), de Kevin Lee Burton (Cri-Swampy) et de Caroline Monnet (Anishinaabe-Française). Établis entre Montréal et Winnipeg, le trio transdisciplinaire promeut la création, la production et l’éducation de la culture numérique auprès des Autochtones. La collaboration est une pierre fondamentale de leur pratique, que ce soit entre les disciplines, les communautés, l’industrie ou les établissements d’enseignement. Sébastien Aubin exerce principalement une pratique en design graphique et possède un baccalauréat ès arts de l’Université du Québec en Outaouais. Caroline Monnet est, quant à elle, cinéaste et artiste multidisciplinaire. Elle détient un baccalauréat en sociologie et communication de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Grenade (Espagne). Kevin Lee Burton a étudié le cinéma à l’Indigenous Independent Digital Filmmaking Program à Vancouver. Il développe des projets en théâtre, cinéma et nouveaux médias.
Les œuvres d’ITWÉ se veulent hautement symboliques, explorant des thèmes liés à la coexistence et à la communication, ainsi qu’à l’appartenance au territoire au sens large. Le processus créatif est au cœur des explorations des trois individus qui forment le collectif. Chacune de leurs voix composent le dialogue du groupe.
KEN WARREN GUNN
wapikoni.ca/cineastes
NICO WILLIAMS
Nico Williams est un artiste travaillant à partir des nouveaux médias et des broderies perlées. Il vit à Montréal au Québec. Il est Anishnaabe, Ojibwé, originaire d’Aamjiwnaang « où l’eau coule spirituellement, comme une tresse ».
Il détient un baccalauréat en beaux-arts axé sur les médias d’impression de l’Université Concordia. Williams a commencé à explorer le travail de perlage en 2015, en utilisant des perles de rocaille japonaises en verre, des matières naturelles et d’autres petites perles. Il utilise ces perles pour explorer une multitude de techniques artisanales sophistiquées ojibwées. Il travaille activement au renouveau et à l’évolution de l’artisanat ojibwé traditionnel. Son perlage, comme son art, répond à son environnement. Il s’agit d’un reflet de l’amour et du respect pour la beauté et la richesse visuelle de la nature qui nous entoure. L’artiste, qui utilise des techniques traditionnelles, est influencé par la contemporanéité. Williams explore les éléments qui décorent l’espace, la couleur et le mouvement. Il a présenté son travail au Canada et à l’étranger. Pour l’exposition collective La reine me doit au moins 10 trillions de dollars, pour commencer!, Nico Williams présente trois oeuvres dont l’installation The Rug (2018), une collaboration avec l’artiste Kent Monkman.