Où? | ESPACE SÉQUENCE |
Quand? | 10 septembre au 07 novembre |
Vernissage / Lancement | Jeudi 10 septembre à 17h |
Artiste(s) | Jacynthe Carrier |
Issue d’une formation en art visuel, la démarche de Jacynthe Carrier a cette nature multiple où les limites de la discipline ne répondent plus nécessairement de l’identité de celle-ci. N’étant pas une pratique spécifiquement de performance, de chorégraphie, de photographie ou de vidéo, son travail s’intéresse principalement à explorer le vivant. L’homme, sa relation à l’autre, à son environnement, ses façons d’habiter, de se créer. Jacynthe Carrier s’applique principalement à composer des « Tableaux vivants », des évènements performatifs qu’elle met en scène dans le paysage qu’elle nomme cicatrice. Ces lieux empreints d’un passage évident, tracés par l’activité humaine qui, dans l’abandon, laisse un interstice à interpréter, un lieu à habiter. C’est dans l’espace de cet abandon que Jacynthe Carrier façonne « les manœuvres d’habitation ». Ces événements performatifs, où s’assemblent corps, objets et gestes, produisent des organismes passagers, des compositions poétiques à contempler. Ils sont des « héritiers » des happenings éphémères, où l’objectif n’est pas tant de créer une représentation ou une narrativité bien précise, mais plutôt des interventions et des situations momentanées que l’artiste s’applique à observer. En effet, elle travaille à reformuler ces interventions par le témoignage de l’outil, de l’image (photo et vidéo), formant des tableaux mystérieux, sensoriels et ouverts, des proses visuelles évoluant entre fiction et réalité.
Originaire de Lévis, Jacynthe Carrier emploie la photographie et la vidéo pour capter différentes manœuvres artistiques qui engagent des corps dans l’environnement et qui redéfinissent la manière dont on s’approprie les territoires. Les compositions élaborées dans ces scènes s’apparentent à des tableaux vivants, mais qui se situent moins dans la pose que dans le mouvement, aussi épuré soit-il. Les œuvres de Jacynthe Carrier réinventent des manières de faire et d’être en invoquant la poésie des corps, du geste et de la présence.
Titulaire d’une maîtrise à l’Université de Concordia, son travail fut présenté dans plusieurs événements et expositions individuelles et collectives (le Fresnoy Studio national, la nuit blanche de Paris, la triennale Québécoise, La Manifestation d’art de Québec, le musée Régional de Rimouski, Le Centre de la photographie VU, la galerie de l’UQAM), ainsi qu’à l’international dans le contexte de programmation vidéo (Canada, Europe, Brésil, États-Unis). Finaliste pour le Québec à la longue liste des prix Sobeys 2013, elle fut honorée en 2011 par le Prix de la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec. En 2012, la ville de Montréal lui remet le Prix Pierre-Ayot reconnaissant l’excellence de la nouvelle création en arts visuels. Elle vit à Québec et travaille à Québec et Montréal. Elle est représentée par la galerie Antoine Ertaskiran à Montréal.