Où? | ESPACE VIRTUEL |
Quand? | 17 novembre 2016 au 21 janvier 2017 |
Vernissage / Lancement | Vernissage le 17 novembre à 17h |
Artiste(s) | ANNIE CHARLAND THIBODEAU |
Annie vit et travaille à Québec où elle a suivi une formation en sculpture. Son travail a été présenté au sein de divers événements et expositions collectives ou individuelles au Québec, notamment à la galerie Espace Parenthèses et au centre d’artistes Regart. Elle a également pris part à des résidences d’artistes à l’étranger : en Irlande (2015) et en Italie (2016).
Son travail se situe principalement dans les champs de l’installation et de la sculpture.Sa pratique artistique s’articule autour d’installations sculpturales dans des espaces vastes et contemplatifs où coexistent des formes naturelles altérées ou d’autres, au contraire, entièrement composées.
La recherche se fait dans l’action : initiée par des cueillettes intuitives et par l’accumulation d’éléments bruts, elle prend ensuite la forme de gestes minutieux, lents et répétés. Annie Charland Thibodeau transforme leur présence sans toutefois les dénaturer entièrement afin d’articuler un système à la fois rigide et chargé poétiquement. La relation de ces formes altérées à leur nouvel environnement devient le sujet même de ses propositions. Elle s’attarde aux systèmes d’interaction qui se créent entre l’architecture, les formes et la lumière.
Il en résulte des installations d’apparence minimale, souvent monochromes, dont la familiarité du matériau est mise à profit par sa capacité à créer un écho sensible. À travers la cohabitation de ces éléments transformés, la notion de territoire se matérialise dans deux types d’espaces: celui, matériel, du lieu d’exposition et celui, psychique, de l’expérience du regardeur.
L’installation Les étendues et le vaste où on peut habiter fait référence au processus de création d’Annie Charland Thibodeau, marqué par la collecte et la transformation d’éléments naturels. Elle est issue d’un besoin d’amasser et d’intervenir; de laisser des indicatifs d’existence. Ces témoins tangibles des passages et changements subis contiennent une charge poétique de mystère et d’émerveillement. Il s’agit d’une expérience immersive qui évoque un territoire familier à portée de tous. Existant dans notre esprit avant même de se matérialiser dans un espace physique, la notion de territoire est d’abord un symbole polymorphe.
En entrant dans l’espace d’exposition, le visiteur trouve un amas isolé de grandes formes au sol. Ces masses altérées lui rappellent des éléments naturels et lui laissent l’impression d’un espace connu, un symbole d’identité, bien qu’il ne s’agisse pas de la représentation d’un paysage. Le lieu est vidé de tout autre élément; il est déserté. Cohabitent alors le vide cerné entre les éléments et la densité des objets présents. Les formes étant sectionnées de plans droits polis, leurs plans réfléchissants se répondent dans l’espace et miroitent des formes lumineuses qui se transforment selon les déplacements du visiteur. Les reflets de lumière participent à sa lecture de l’environnement et accompagnent sa découverte.
En jouant avec des propriétés comme la réflexion ou l’absorption de la lumière et des particularités de matière propres à certains éléments naturels, l’installation éveille une importante familiarité. Les altérations franches sur les rochers laissent toutefois planer une impression de présence. On y décèle une intervention humaine en suspens. Elles laissent place à diverses hypothèses autour de l’histoire de cet environnement déserté; un territoire impossible à localiser qui nous semble pourtant connu.
Ce projet a été financé et réalisé grâce au soutien de la mesure d’aide Première Ovation de la Ville de Québec et du Ministère de la Culture et des Communications.