Où? | Espace Séquence |
Quand? | 14 mars au 04 mai |
Vernissage / Lancement | Jeudi 14 mars, à partir de 17h |
Artiste(s) | Annie Charland Thibodeau |
L’artiste Annie Charland Thibodeau présente, à l’Espace Séquence, le fruit des dernières résidences et recherches réalisées en collaboration avec le centre Bang depuis 2021. Dans cette installation in situ, où l’artiste a totalement investi les salles d’exposition, sont soulevées des questions relatives à la mémoire, à la durée et à la monumentalité.
Rappelons que l’artiste a été sélectionnée par le comité artistique à participer à notre nouveau modèle de soutien aux artistes axé sur la collaboration et le partenariat autant interdisciplinaire qu’intersectoriel. Lors de son premier séjour, Annie Charland Thibodeau a orienté ses recherches sur la monumentalité et la matérialité de la pierre de taille et a privilégié la multiplicité des regards (géologues, pétrographes, architectes, céramistes et collègues artistes). Il en a résulté des pistes d’exploration plastiques qui ont été approfondies lors de résidences de recherche-création et de production subséquentes. Elle s’est ensuite consacrée à une exploration de l’archive pétrographique comme motif pour nourrir la création d’oeuvre sur la durée de ce qu’on édifie et sur la taille comme jauge de la qualité monumentale.
DESCRIPTION DU PROJET
Annie Charland Thibodeau s’intéresse aux matériaux et à ce qu’ils racontent et conduisent comme expériences. Ses recherches récentes, issues d’un cycle de résidences s’échelonnant depuis maintenant trois ans au centre Bang, s’articulent entre autres autour des idées de monumentalité, de parement, puis de cristallisation, ici envisagée comme processus de temporalisation de la matière. Par-là, l’artiste interroge nos façons de narrer ce qui existe et ce que l’on édifie, persuadée que leur matérialité construit le rapport que l’on tisse avec eux. Au cœur de sa démarche se trouve un fort désir de multiplier les approches pour convier l’œil, voire le corps du public à un renouveau de ses appréhensions de la spatialité.
Tournée vers la portée performative des objets statiques, Charland Thibodeau étudie comment ces derniers activent les caractéristiques des lieux qui nous entourent. Par des jeux d’architecture, des renvois de lumières et des aller-retours dimensionnels, les projets de l’artiste se présentent à la fois comme des prolongements de leurs environnements d’accueil et des interférences qui les redéfinissent. Ses propositions spatiales cherchent en fait à révéler leurs consistances. Ainsi, les structures bétonnées, marbrées ou granitées qu’elle produit sont le plus souvent découpées à même de la pierre de taille, conférant une haute charge affective à leur matérialité robuste et à leur stature monumentale. Imbriquées dans les espaces d’exposition, ces constructions suggèrent au public d’adopter de nouvelles déambulations et altèrent la contemplation habituelle des œuvres d’art : c’est en réalité quand l’attention se tourne vers le lieu lui-même, plutôt qu’uniquement vers les objets qu’il contient, que l’artiste constate la pleine réussite de son travail.
– Galadriel Avon
DÉMARCHE ARTISTIQUE
La pratique en sculpture d’Annie Charland Thibodeau se développe autour d’une exploration du potentiel performatif de la monumentalité et de la matérialité des objets : ses installations invitent au déplacement en leur sein, font écho à leur environnement d’accueil (lumière, architecture, paysage) et se dévoilent au rythme de ceux qui les habitent.
Sa méthodologie de recherche prend ancrage dans des expéditions de repérage de carrières de pierre abandonnées et actives, le collectionnement et la re-présentation de matériaux à la forte charge monumentale (calcaire, granit, marbre). Se matérialisent des propositions qui, malgré leur stature imposante, sont surtout douées du pouvoir d’activer notre rapport à l’espace, de nous ouvrir comme de nous révéler à notre environnement ; des propositions monumentales momentanées, modulables et équivoques. Elles prennent la forme d’intervalles contemplatifs qui lui permettent d’aborder des concepts abstraits tels que le temps et la spatialité.
Cet arc de recherche s’intéresse au processus entier d’édification du monument : de la trace pérenne de l’extraction rocheuse jusqu’à la longévité des sites mémoriels. Il réoriente notre attention de l’objet à sa présence.
BIOGRAPHIE
Annie vit et travaille à Québec où elle a suivi une formation en sculpture à la Maison des métiers d’art (MMAQ). Elle détient également une maîtrise en arts performatifs de la Iceland University of the Arts/Listaháskóli Íslands. Son travail a été exposé dans divers lieux au Québec, tel que L’Œil de Poisson, Axenéo7, CIRCA art actuel et le Musée des beaux-arts de Sherbrooke. En outre, ses recherches prennent ancrage dans des occasions de résidence, tant au Québec (centre Bang, La Chambre Blanche, Est-nord-est, PANACHE art actuel) qu’à l’étranger (Irlande, Italie, Islande, Slovénie).
Pour plus d’informations sur le travail de l’artiste, consultez son site web : anniecharlandthibodeau.com